Nos rêves, ou nos cauchemars, étaient peuplés d’animaux étranges, de héros venus sauver le monde.
Même si avec l’âge, nos rêves changent de nature, il suffit parfois de lever la tête pour retomber en enfance.
On redécouvre alors des créatures volantes que le polaroid aide à faire revenir à la vie.
Par son imprécision, son grain et ses couleurs diffuses, la chimie du polaroid apporte une vision poétique du cerf-volant et réduit les éléments permettant de le rattacher au réel. Le cerf-volant n’existe plus, seul reste le personnage incarné.
Un cerf-volant, une fois en l’air, est quelque chose de très statique. Et la photographie, dans son principe, se contente de figer un instant dans le temps. Mais ici, elle permet de laisser deviner un avant et un après de l’image saisie. Elle donne une histoire aux personnages.
Maintenant que le spectateur est immergé dans cet univers poétique, j’ai tenu à laisser un fil le rattachant à la réalité. Ainsi, les matériaux utilisés pour la réalisation des œuvres rappelle le matériau des cerfs-volants : la toile, le bois, le fil. Les images sont tirées sur bâche 60x80 cm tendues sur des barreaux de bois et suspendues par du fil à cerf-volant.